Anuanua est donc enfin prêt.
Toutes les prévisions météo sont
bonnes.
Nous décidons de partir pour Grenade.
Mais cette traversée qui devait être
tranquille, s'est avérée très pénible et très éprouvante.
Partis à 22 h pour arriver de jour le
lendemain, le vent a très nettement forci dans la nuit.
Obligés de prendre un ris, nous allons
tester le nouveau système de prise de ris installé à Trinidad.
Une manœuvre maladroite, … et la
grand voile se déchire !
Y a pas de photo ! D'abord, il
faisait nuit et, en plus, on avait autre chose à faire …
On continue sous foc seul et on allume
les moteurs.
Et là...
Ça continue !
Les boulons de support du moteur babord
se desserrent et le moteur n'est plus du tout aligné avec l'arbre de
transmission. On l'arrête : on va pas risquer d'aggraver les
emmerdements !
Quant au côté tribord, Eric remarque
de l'huile dans la cale sous le moteur !
Heureusement qu'on les a fait réviser
pour être tranquilles et confiants …
Mais, le niveau d'huile ne semble pas
baisser, alors on le laisse tourner en le surveillant constamment.
Le vent a tourné et vient maintenant
du Nord Est, ce qui ne nous arrange vraiment pas. Surtout que le
courant marin d'Est est devenu très puissant.
Toute la nuit et tout le lendemain,
nous luttons contre vent et courant.
Et après 28 heures de galère, nous
jetons enfin l'ancre en face de Saint-George, capitale de Grenade.
Une bonne nuit de sommeil et on
découvre la baie.
C'est plutôt agréable comme ville,
surtout qu'il y a plein de petites gargottes ; certaines sont
tenues par des rasta avec qui il est très facile et très agréable
de discuter.
La vie semble douce ici.
Néanmoins, nous décidons de revenir
sur Trinidad pour y faire à nouveau réparer nos moteurs et notre
grand-voile.
La traversée retour est beaucoup plus
tranquille et reposante !
En attendant que les réparations
soient effectuées, Eric essaye notre nouvelle embarcation annexe :
un kayak.
Il navigue bien mais il y a un petit
souci !
Comme il est autovideur, l'eau remonte
par les trous de vidage et on a le derrière qui trempe dans l'eau en
permanence.
Alors, oui, ça rafraichit les idées, mais on ne peut
l'utiliser qu'en maillot de bain …
Delphine profite de ce retour à
Trinidad pour vous faire visiter la coque tribord.
Mais nous ne restons pas longtemps ici
car nous prenons bientôt l'avion pour visiter la Jamaique pendant 3
semaines.
Nous y serons hébergés chez un
« ami ».
Jamaique : pays des Rastas !
Et bien, les Rastas, y en a pas tant
que ça …
Par contre, ce sont les habitants de
l'île les plus sympathiques et les seuls avec qui on peut avoir une
discussion approfondie.
Les autres jamaicains parlent dans leur
dialecte et ne font aucun effort pour communiquer.
De toutes façons, la seule chose qu'il
savent vous demander, c'est si vous êtes heureux.
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Are you happy ?
Ça finit par lasser !
Surtout qu'il faut répondre que vous êtes happy, sinon ils font la gueule ...
Quant au paysage, ce sont surtout des
petites montagnes verdoyantes avec des vallées assez encaissées,
avec des maisons alignées tout le long des routes qui sont
d'ailleurs complètement défoncées …
Au bout d'une semaine, Eric décide de
retourner à Trinidad car les conditions d'accueil chez cet « ami »
sont lamentables (ambiance exécrable et en plus, on passe notre
temps à attendre que ce petit môssieur veuille bien faire autre
chose que fumer des joints!)
Delphine veut quand même rester
jusqu'à la fin prévue du séjour pour essayer de découvrir un peu
plus.
De retour à Trinidad, Eric passe de
bons moments avec des amis trinidiens et avec d'autres navigateurs
(la bière coule à flots).
Pendant ce temps, Delphine dépense
beaucoup d'argent pour essayer de découvrir la culture jamaïcaine,
mais surtout pour satisfaire les besoins de son « ami ».
Elle finit par revenir à Trinidad dans
des conditions rocambolesques qui ont failli conduire Eric en
prison !
Et la vie reprend son cours.
Entretien du bateau...
Préparation des repas (ici, des
haricots kilomètre)
Puis Eric va en Martinique pour essayer
de travailler, ce qui n'aurait pas dû être difficile vu le nombre
incalculable d'offres d'emploi.
Mais, c'était sans compter sur la
stupidité insondable de l'administration française …
Pour travailler en Martinique, il
fallait une adresse en Martinique, mais pour avoir une adresse en
Martinique, il faut avoir un travail !
Ou alors, il fallait retourner faire
des formalités administratives en métropole !
Bref, après 10 jours, Eric revient à
Trinidad.
Néanmoins, pendant ce court séjour,
Eric à revu Henrique, un portugais de Madère que nous avions
rencontré au Brésil et avec qui nous avions passé de bonnes
soirées souvent bien arrosées à la Caïpirinha …
De retour au chantier, Eric réalise
des tiroirs pour que sa jolie princesse puisse ranger toute sa
garde-robe.
La princesse |
L'un des tiroirs |
Puis, pour changer de la routine des
travaux qui commencent à peser sur le moral de Delphine, nous
décidons d'aller visiter la Guadeloupe.
Nous passons une semaine sur
Grande-terre !
C'est moche et tout délabré, triste
et inhospitalier !
L'anti-thèse de l'île tropicale …
Mais au gîte où nous logeons, chaque
matin, nous avons la visite d'oiseaux qui viennent déjeuner avec
nous !
Nous essayons de visiter, mais rien de
bien intéressant...
Et nous finissons par découvrir la
seule plage naturiste de l'île.
Située dans une petite crique à l'eau
turquoise, c'est le paradis !
Euh non ! En fait, ce serait le
paradis, si la plage n'était pas devenue un lieu échangiste où
aucun des principes fondamentaux de la Fédération Française de
Naturisme n'est respecté !
Il y en a même qui se déguise en
crabe pour mater...
Nous y passons tout de même de bons
moments, soit à jouer au bord de l'eau, soit à méditer...
Pour notre deuxième semaine en
Guadeloupe, nous logerons sur Basse-Terre, à Goyave, chez Jean
Sosseing.
Son logement n'est pas cher du tout,
très agréable et surtout Jean est adorable !
Delphine a tout de suite sympathisé
avec la voisine qui lui a fait découvrir une partie de la
pharmacopée insulaire.
Sur cette partie de l'île, les fruits
et les fleurs ne manquent pas …
Pomme cannelle |
Grenade |
Fleur de la passion |
Papayes |
Ricin |
Fruit à pain |
Noix de coco |
Mangues |
Corrossol |
Les plages tranquilles sont nombreuses,
et les vagues parfois joueuses …
Dans la jungle, la végétation est
exubérante et la taille de certaines feuilles impressionnante !
Nous avons aussi fait une jolie rando
avec Jean et, à la fin, nous nous sommes baignés sous une
magnifique cascade.
Les bonnes choses ayant malheureusement
une fin, après 3 semaines de découverte de la Guadeloupe, nous
prenons l'avion direction Trinidad et son chantier naval où Anuanua
nous attend patemment.
Mais, nous n'entreprenons pas de gros
travaux car le mois de Juin est là et nous devons rentrer en France
pour l'été.