Après une bonne nuit de repos, nous
remontons le rio Paraiba pour rejoindre la marina Jacaré Village
tenue par 3 français : Francis, Nicolas et Domenico.
C'est vrai, y a pas que des palmiers au bord de l'eau ! |
Nous nous installons au mouillage, en
face de la marina. Loin des moustiques qui ont colonisé les berges
du rio...
Pour 100 reals par semaine ( environ 30
€ ), nous avons accès aux douches, à Internet et nous avons le
droit de remplir nos réservoirs à volonté, mais en les bidonnant !
Puis commence le long parcours
administratif du Brésil :
Premièrement, nous devons nous rendre
à la Policia Federal pour faire tamponner nos passeports et demander
un visa de 90 jours. Il faudra 2h30 pour que le fonctionnaire fasse
son travail...
Du coup, il est midi ! Et les
administrations fermant leurs portes au public à 13 h, nous
reportons au lendemain la suite de notre parcours bureaucratique !
Deuxièmement, nous devons aller à la
Receita Federal (les Douanes) pour déclarer la valeur de ce que nous
importons, bateau y compris.
Et enfin, nous nous rendons à la
Capitania dos Portos (les Affaires Maritimes) pour leur dire que nous
sommes chez eux !
Bien sûr, aucun de ces trois bureaux
ne se trouve au même endroit …
Il ne nous aura fallu qu'un jour et
demi pour régler ces formalités !
Le lendemain, Sébastien trouve un
embarquement sur un petit voilier pour la Guyane et les Antilles.
Nous retrouvons Josiane et JB que nous
avions rencontrés à Porto Santo, il y a un an !
Et c'est avec un de leur couple d'amis
que nous commençons à nous plonger dans l'ambiance et le rythme
brésilien, en allant le dimanche manger des huîtres de palétuviers
au bord de l'eau, assis sous un manguier en fleurs, bercé par la
tonitruante musique brésilienne.
Le lendemain soir, nous longeons la
berge au sud de la marina car il y a un marché artisanal où
l'attraction principale, depuis 25 ans, est un saxophoniste qui longe
la berge, sur une barque, en jouant le Boléro de Ravel devant le
coucher de soleil.
C'est sympa et ça attire des cars de
touristes brésiliens !
Mais les vacances de Corentin sont
finies et il doit, trop tôt, reprendre l'avion pour rejoindre le
chantier naval aux Sables d'Olonne où il travaille.
La séparation est difficile.
La traversée de l'Atlantique est une
aventure d'une intensité humaine incroyable !
Mais la vie continue et bientôt, c'est
Léo qui nous quitte pour continuer son voyage avec son sac à dos à
travers le Brésil et l'Amérique latine.
Delphine et moi nous retrouvons donc
seuls, mais les voiliers ne cessent d'arriver à la marina et nous
passons des heures et des heures à discuter avec les uns et les
autres, et à aller boire l'apéro sur un bateau ou un autre.
Nous n'avons pas le temps de nous
ennuyer surtout que nous devons aller chercher des fruits et des
légumes frais tous les 2-3 jours, l'absence de frigo est, dans ce
cas, une petite contrainte.
Pour nous réapprovisionner, nous
pouvons prendre le métro aérien pour aller au marché de Cabedelo
ou, alors, nous devons marcher 30 minutes pour rejoindre Intermares,
la petite ville la plus proche.
Mais dans ce dernier cas, c'est une
drôle d'expédition car, ici, seules les grandes routes sont
goudronnées, les autres sont en terre plus ou moins défoncées par
les aléas météorologiques ! Et en plus, il faut parfois les
partager avec le bétail …
Jacaré est un village de pêcheurs.
Nous en profitons pour nous régaler de
langoustes à un prix défiant toute concurrence !
On a été obligé de se faire péter
la peau du ventre ce jour-là, car comme je vous l'ai déjà dit, on
n'a pas de frigo … et la langouste, ça s'abîme vite …
Peu de temps après, nous rencontrons
Henrique, un portugais de Madère, qui a de sérieux problèmes avec
le moteur de son bateau.
Lors d'une séance de Skype, Maurice,
le papa de Delphine, fait un diagnostic à distance et suggère les
travaux à faire et la procédure à suivre pour la réparation.
Le lendemain, le moteur tourne !
Merci Maurice !
Pour fêter cette réussite, nous
partons avec Henrique pour Joao Pessoa, capitale de l'état du
Paraiba et du Forro, musique typique du Nordeste du Brésil. Pour
info, la samba, c'est plus dans le sud du pays (Salvador de Bahia,
Rio de Janeiro, ...)
Tous les samedis après-midi, a lieu le
Sabadinho : des groupes de musique locaux animent des séances de
danse sur une place ombragée. Et tout le monde est sur son 31 pour
danser le forro, même les brésiliens d'un âge avancé voire très
avancé...
Et pour finir l'après-midi, nous
allons déguster quelques verres dans un cachaceria, une taverne où
l'on ne sert que de la cachaça, l'alcool de canne à sucre
brésilien.
Quelques jours plus tard, nous
rencontrons Claire et Fabien, un couple d'environ 40 ans, avec qui
l'on discute de crudivorisme afin de régénérer notre organisme et
surtout de ne pas tomber malade !
Fabien nous apprend aussi que vers Sao
Paulo, dans le sud du Brésil, il existe un lieu où l'on peut faire
une cérémonie d'ayahuasca dans un cadre sécurisé.
Cela nous intéresse car Léo nous a
dit que c'était grâce à l'ayahuasca qu'à 25 ans, il s'était
sevré d'un éthylo-tabagisme très important.
Et comme nous sommes curieux et que
nous nous intéressons à tout ce qui touche au chamanisme, nous
décidons de participer à une cérémonie.
Nous prenons donc l'avion pour Sao
Päulo où nous louons une voiture pour une semaine.
Les paysages
sont complètement différents du Nordeste : des montagnes
verdoyantes lacérées de petites vallées étroites.
Le lieu de la future cérémonie est
idyllique : une végétation luxuriante traversée par un petit
ruisseau et une gardienne qui vit avec son perroquet sur l'épaule !
Nous faisons le plein de nourriture
pour nous préparer à vivre une expérience rare et, plus tard,
participons à la préparation du lieu cérémoniel.
Nous ne parlerons pas de la cérémonie
qui s'est très bien passée.
Les jours suivants, nous continuons à
profiter de la sérénité du lieu et en profitons pour aller visiter
la région alentour.
Mais, ici, le mois de Mai, c'est
l'automne !
Il fait un peu frais (vu qu'on est dans
le Sud, de l'hémisphère Sud !) et le temps est plutôt
nuageux.
Mais, ça ne nous a pas empêcher de
profiter d'une éclaircie pour acheter un régime de petites bananes
délicieuses. On aurait dit des bonbons...
Mais le temps passe et l'on doit
quitter ce petit paradis pour rentrer à Jacaré.
La route qui nous ramène à l'aéroport
de Sao Paulo nous fait traverser l'arrière-pays où se trouvent de
nombreuses fazendas qui sont d'immenses propriétés terriennes
familiales (elles atteignent très souvent plusieurs milliers
d'hectares...)
Et nous voilà rentrés !
La vie reprend son cours et les
moustiques du soir nous rappellent qu'Anuanua n'est pas bien équipé
pour s'en protéger !
On prend donc le métro aérien pour
aller à Joao Pessoa trouver du tissu moustiquaire.
On finit par trouver notre bonheur dans
une boutique où le choix de tissus est phénoménal ; on se
perdrait presque dans les rayons !
Heureux de nos achats et des heures de
couture en perspective, nous prenons notre métro retour.
Le lendemain, nous achetons
notre billet d'avion pour rentrer en France car notre visa de 3 mois
va arriver à sa fin.
Au départ, nous voulions faire venir
Brice et Flore. Mais …
La durée du visa était un vrai
problème pour nous.
Ils n'étaient pas sûrs d'avoir leurs
passeports à temps.
Les vols correspondants à leurs dates
de vacances étaient soit hors de prix, soit ponctués de 3
changements de vols et d'une durée totale de plus de 36 heures !
Du coup, nous avons décidé de rentrer
pour 3 mois.
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