Nous quittons Kourou, passons devant la
tour Dreyfus à la sortie du fleuve Kourou et mettons les voiles
direction Saint Laurent du Maroni où nous arrivons, après 24 heures
d'une navigation sans histoire.
La tour Dreyfus |
Nous sommes installés sur un
corps-mort, juste à côté d'un cargo échoué et que la végétation
a reconquis. D'ailleurs ici, les épaves rouillées, ça ne manque
pas !
De l'autre côté du fleuve, le Suriname |
Mouillage devant l'épave de l'Edith Cavell |
En attendant, pour aller d'un bateau
ancré jusqu'à terre, il faut une annexe et si possible un moteur
hors-bord qui fonctionne !
Heureusement qu'on les a fait réviser
à Jacaré, il y a tout juste 3 semaines !
Nous sommes donc condamnés à ramer
...
Mais comme il y a pas mal de courant dû
aux marées, Eric décide de s'attaquer au petit Yamaha.
Nettoyage carbu, nettoyage bougie, rien
n'y fait !
Et en plus, maintenant il ne refroidit
plus …
Il faut changer la turbine, mais tout
est grippé et au démontage, Eric abîme un joint.
Romain, salarié-gérant de la Marina
nous informe qu'un amérindien d'un village voisin répare les
hors-bords. Bonne nouvelle …
En attendant de récupérer nos deux
moteurs, nous partons à la découverte de la ville et de son marché
où les étals colorés exposent des tas de fruits inconnus …
Le quartier "officiel" de Saint-Laurent |
des mangoustans |
des fruits d'hibiscus |
un chadek ( une variété de pamplemousse ) |
Un chadek pelé |
Des haricots-kilomètre ! |
de la résine qui brûle pour éloigner les moustiques |
On constate aussi que la Guyane,
administrativement, c'est la France, mais dans la réalité, c'est
pas du tout la France !
Des gens habitent dans des conditions
d'insalubrité effarantes ( pas d'eau potable mais c'est pas grave,
les nuages approvisionnent tous les jours, pas d'électricité et pas
d'égout ! )
Et on vous parle pas de l'état des
plages le long du fleuve …
Nous passons aussi de longs moments,
assis à la terrasse de la marina où nous attendons patiemment que
les nombreux orages soient passés et que notre annexe se soit remplie d'eau.
en une seule averse ... |
Et c'est là aue nous avons rencontré Doumé, un varois de
Draguignan qui prépare un concert mêlant musique techno et musique
Bushinengé (une des nombreuses ethnies de noirs-marrons qui vivent
ici sur les bords du fleuve).
On assiste à la dernière répétition
et au spectacle. Sympa et original.
Puis nous essayons de savoir comment
faire pour remonter le Maroni pendant un ou deux jours, et à force
de questionnements, nous finissons par avoir nos renseignements. Mais
malheureusement, le budget est conséquent et nous devons nous
résoudre à annuler ce projet.
On fera plutôt une excursion à
l'embouchure du Maroni, sur la plage d'Awala, qui est un des rares
lieux de ponte de la tortue luth, plus grosse tortue marine du monde
pouvant peser plus de 600 kgs.
Samedi, nous nous retrouvons donc sur
la plage à 22 h, heure de la marée haute. Armés d'une lampe
frontale à lumière rouge ( pour ne pas éblouir les tortues ), nous
commençons à arpenter la plage et trouvons grâce à d'autres
observateurs, une tortue verte en train de pondre puis de remblayer
le trou dans lequel elle a pondu. Mais cela lui prend beaucoup de
temps et nous partons à la recherche d'autres tortues, plus loin sur
la plage.
Nous finissons par remarquer un remous
sur la grève et avons la chance de voir une tortue sortir de l'eau,
nous regarder et continuer sa progression vers le haut de la plage
pour aller pondre.
Instants magiques, indescriptibles ….
Et pour les photos, vous n'aurez que
des photos récupérées sur Internet car il ne faut pas perturber
les tortues avec les flashs, sinon elles retournent à la mer sans
pondre !
Donc on n'a malheureusement pas pu
faire de photos.
Et à 23 h30, les moustiques
attaquent !
Produit répulsif ou pas, vêtements
longs ou courts, c'est l'horreur ! Nous sommes obligés de
retourner à la voiture pour nous mettre à l'abri …
Et rentrer à saint-Laurent-du Maroni,
retrouver Anuanua qui nous attend sagement.
Le lendemain, Eric et Brigitte, de
Chindoa et Sara et Aurélien, de Maloya nous proposent d'aller passer
une nuit en carbet et de découvrir la flore guyanaise et les
anciennes techniques de chasse traditionnelle.
Nous acceptons sans hésiter.
Et par une belle journée ensoleillée
avec du ciel bleu (ce qui est rare pendant la saison des pluies !
), nous arrivons au village de Javouhey.
Nous embarquons dans une pirogue pour
20 minutes de remontée de rivière.
Après plusieurs arrêts pédagogiques
pour nous faire voir le cacao-rivière puis sa fleur et ramasser son
fruit, nous découvrons le carbet.
L'après-midi est occupé à installer
les hamacs, se baigner dans la rivière et discuter en se prélassant.
A la tombée de la nuit, aucun
moustique ! Incroyable alors que nous sommes au milieu de la
forêt équatoriale guyanaise …
Et après le barbecue, nous regagnons
nos hamacs pour une bonne nuit de sommeil, malgré la visite
inattendue d'une charmante mygale ! Une matoutou, de son petit
nom ...
La pluie se met alors à tomber fort,
très fort et parfois on dirait même le déluge !
Et les moustiques qui avaient dédaigné
le carbet jusqu'à maintenant, se sont donné rendez-vous dans notre
petit havre de paix.
Au petit matin, c'est constellés de
piqûres que nous nous réveillons après une bien mauvaise nuit !
Delphine qui a été piquée à la
paupière ne peut même plus ouvrir l'oeil.
Et, c'est borgne qu'elle fera la balade
de découverte de la forêt.
La pluie a cessé et nous suivons notre
guide pour une première approche de la flore guyanaise et une
démonstration des techniques de chasse utilisées.
Avec les racines de certaines plantes
parasites qui vivent en haut des arbres, on a même pu se prendre
pour Tarzan ou Jane.
Ce fut vraiment un séjour dépaysant
et très instructif où l'on a pu se rendre compte de l'immense
richesse en plantes médicinales de cette forêt équatoriale qu'il
est si important de sauvegarder pour l'avenir de l'humanité.
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