vendredi 4 mai 2018

Guyane française - Kourou


Après 5 jours et demi de navigation tranquille, même si quelques porte-conteneurs nous rasent, nous jetons l'ancre avant le lever du jour devant les Iles du Salut, juste en face de Kourou.



Ces îles sont bien connues pour avoir héberger le bagne français le plus réputé, entre autre pour y avoir reçu le Capitaine Dreyfus de 1895 à 1899.
Les conditions de vie, avec la chaleur et l'humidité ambiante ne devaient vraiment pas être agréables ! En même temps, mis à part le cas des prisonniers politiques, les gens qui étaient expatriés ici n'étaient pas des enfants de cœur …
D'ailleurs, méfions nous que Mr Macron ne réhabilite pas le bagne pour y envoyer tous les gens qui n'ont pas des propos politiquement corrects. Attention Dieudonné …
Bref, si l'on oublie un peu le bagne, les îles du Salut regorge de faune et de flore tropicales. C'est très contrastant avec le côté un peu sec et aride du Nordeste du Brésil.






Un agouti

Pendant notre ballade, nous échangeons quelques mots avec d'autres touristes et apprenons que la présence des deux vedettes de la Gendarmerie et des Douanes est justifiée par le tir de la fusée Ariane 5 le lendemain soir.


En effet,pendant les tirs, les îles sont totalement évacuées car elles sont situées sur la trajectoire de la fusée et, s'il y a un problème lors du lancement et que la fusée doit être détruite, il y a de grandes chances pour que de nombreux morceaux métalliques tombent sur les îles et autour.
Nous décidons donc de rejoindre Kourou sans plus tarder et après deux petites heures de navigation, nous jetons l'ancre en face du Vieux Bourg, juste après les pontons du CNES (Centre National d'Etudes Spatiales) et des pêcheurs.
En explorant la ville afin de trouver une connexion Internet, nous rencontrons Sylvie et Claire, deux mamies, avec lesquelles nous discutons et qui nous proposent naturellement de nous emmener le lendemain sur la montagne de Carapa, assister au décollage de la fusée.
Le lendemain, donc, Florian notre équipier quitte le bord afin de se rendre chez son père qui habite un autre quartier de Kourou et nous informe qu'il ne souhaite pas assister au décollage.
Le soir, nous retrouvons donc Sylvie et Claire qui nous transportent jusqu'au site aménagé pour recevoir un public nombreux.



Et à l'heure prévue, la fusée décolle.
C'est assez court comme spectacle, moins d'une minute !
Mais, on entend et on vibre sous la puissance de l'énergie utilisée pour arracher la fusée du sol.
C'est vraiment (viscéralement) impressionnant … et très difficile à décrire !




En redescendant du site, une surprenante rencontre nous fascine car elle semble regarder passer les visiteurs ! Elle mesurait la taille du main !


Le lendemain matin, le ponton des pêcheurs est complètement encombré d'énormes mérous de 150 kgs ! Une bonne pêche pour eux mais très réglementée pour pouvoir gérer les populations de poissons.
Et juste à côté, les urubus se délectent des entrailles rejetées.


Au marché, nous en profiterons donc pour goûter de la joue de mérou à 9 € le kg !
C'est délicieux !



Pendant l'après-midi, nous arpentons le bourg. Mais rien de bien terrible : des vieilles maisons délabrées, des maisons récentes sans aucune âme, des épices tenues exclusivement par des chinois qui font la gueule et quelques boutiques de fringues tenues, elles, par des guyanaises.





Le soir, Sylvie vient nous chercher pour nous conduire jusqu'au Super U pour faire le plein de rhum local « la belle cabresse ». On sera raisonnable, on n'en achètera que 3 cubis de 2 litres.
Au sortir du supermarché, Sylvie nous propose de visiter le quartier Saramaca, le bourg original de Kourou. Les maisons sont construites en bois et posées sur des pilotis en pierres ou en béton, ce qui assure une ventilation et un rafraîchissement parfait sans la nécessité d'une clim !
Nous n'avions pas prévu cette excursion et, du coup, nous n'avions pas notre appareil photo ; et en plus, il faisait presque nuit. Donc pas de photos à partager ! Désolés …
Avant de rentrer chez elle, Sylvie nous apprends que nous sommes invités chez elle avec sa copine Claire pour le repas du lendemain soir.
Nous sommes très touchés par tout ces gestes de sympathie spontanée de la part de ces deux femmes que nous ne connaissions absolument pas il y a deux jours !
Le samedi, il est prévu de boire l'apéro sur Anuanua. Mais dans l'après-midi, le petit hors-bord de l'annexe se met à déconner complètement. Il fonctionne bien puis d'un coup, il s'arrête, et redémarre quand il en a envie : des fois, tout de suite, des fois, longtemps après...
Dans un fleuve avec du courant, c'est vraiment pas rassurant.
Alors, Eric décide d'utiliser le hors-bord 8cv révisé au Brésil juste avant de prendre la mer.
Consternation ! Il refuse absolument de démarrer !
Après 2 heures d'acharnement, le moteur est rangé dans son coffre d'origine et on ré-installe le capricieux petit 2cv Yamaha.
Etrangement, il sera très sage lors du transfert aller et retour de Sylvie et Claire pour l'apéro.
Revenus sans encombre sur le ponton, nous allons chez Sylvie.
Là, une table de fêtes a été dressée et au milieu trône un bouquet de roses de porcelaine et d'oiseaux du paradis.
Le bouquet, c'est un cadeau pour que l'on pense à elles pendant au moins une semaine, vu que l'on part le lendemain pour Saint Laurent du Maroni.



Ce fut une magnifique soirée pleine d'échanges, de générosité et de franchise ; des soirées comme on voudrait en passer plus souvent.
Et avant que nous nous quittions, Sylvie nous donne des bananes et des feuilles de citronnelle, de corrosol et de basilic.
Merci Sylvie et Claire …



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