Après 5 jours et demi de navigation
tranquille, même si quelques porte-conteneurs nous rasent, nous
jetons l'ancre avant le lever du jour devant les Iles du Salut, juste
en face de Kourou.
Ces îles sont bien connues pour avoir
héberger le bagne français le plus réputé, entre autre pour y
avoir reçu le Capitaine Dreyfus de 1895 à 1899.
Les conditions de vie, avec la chaleur
et l'humidité ambiante ne devaient vraiment pas être agréables !
En même temps, mis à part le cas des prisonniers politiques, les
gens qui étaient expatriés ici n'étaient pas des enfants de cœur
…
D'ailleurs, méfions nous que Mr Macron
ne réhabilite pas le bagne pour y envoyer tous les gens qui n'ont
pas des propos politiquement corrects. Attention Dieudonné …
Bref, si l'on oublie un peu le bagne,
les îles du Salut regorge de faune et de flore tropicales. C'est
très contrastant avec le côté un peu sec et aride du Nordeste du
Brésil.
Un agouti |
Pendant notre ballade, nous échangeons
quelques mots avec d'autres touristes et apprenons que la présence
des deux vedettes de la Gendarmerie et des Douanes est justifiée par
le tir de la fusée Ariane 5 le lendemain soir.
En effet,pendant les tirs, les îles
sont totalement évacuées car elles sont situées sur la trajectoire
de la fusée et, s'il y a un problème lors du lancement et que la
fusée doit être détruite, il y a de grandes chances pour que de
nombreux morceaux métalliques tombent sur les îles et autour.
Nous décidons donc de rejoindre Kourou
sans plus tarder et après deux petites heures de navigation, nous
jetons l'ancre en face du Vieux Bourg, juste après les pontons du
CNES (Centre National d'Etudes Spatiales) et des pêcheurs.
En explorant la ville afin de trouver
une connexion Internet, nous rencontrons Sylvie et Claire, deux
mamies, avec lesquelles nous discutons et qui nous proposent
naturellement de nous emmener le lendemain sur la montagne de Carapa,
assister au décollage de la fusée.
Le lendemain, donc, Florian notre
équipier quitte le bord afin de se rendre chez son père qui habite
un autre quartier de Kourou et nous informe qu'il ne souhaite pas
assister au décollage.
Le soir, nous retrouvons donc Sylvie et
Claire qui nous transportent jusqu'au site aménagé pour recevoir un
public nombreux.
Et à l'heure prévue, la fusée
décolle.
C'est assez court comme spectacle,
moins d'une minute !
Mais, on entend et on vibre sous la
puissance de l'énergie utilisée pour arracher la fusée du sol.
C'est vraiment (viscéralement)
impressionnant … et très difficile à décrire !
En redescendant du site, une
surprenante rencontre nous fascine car elle semble regarder passer
les visiteurs ! Elle mesurait la taille du main !
Le lendemain matin, le ponton des
pêcheurs est complètement encombré d'énormes mérous de 150 kgs !
Une bonne pêche pour eux mais très réglementée pour pouvoir gérer
les populations de poissons.
Et juste à côté, les urubus se délectent des entrailles rejetées.
Au marché, nous en profiterons donc
pour goûter de la joue de mérou à 9 € le kg !
C'est délicieux !
Pendant l'après-midi, nous arpentons
le bourg. Mais rien de bien terrible : des vieilles maisons
délabrées, des maisons récentes sans aucune âme, des épices
tenues exclusivement par des chinois qui font la gueule et quelques
boutiques de fringues tenues, elles, par des guyanaises.
Le soir, Sylvie vient nous chercher
pour nous conduire jusqu'au Super U pour faire le plein de rhum local
« la belle cabresse ». On sera raisonnable, on n'en
achètera que 3 cubis de 2 litres.
Au sortir du supermarché, Sylvie nous
propose de visiter le quartier Saramaca, le bourg original de Kourou.
Les maisons sont construites en bois et posées sur des pilotis en
pierres ou en béton, ce qui assure une ventilation et un
rafraîchissement parfait sans la nécessité d'une clim !
Nous n'avions pas prévu cette
excursion et, du coup, nous n'avions pas notre appareil photo ;
et en plus, il faisait presque nuit. Donc pas de photos à partager !
Désolés …
Avant de rentrer chez elle, Sylvie nous
apprends que nous sommes invités chez elle avec sa copine Claire
pour le repas du lendemain soir.
Nous sommes très touchés par tout ces
gestes de sympathie spontanée de la part de ces deux femmes que nous
ne connaissions absolument pas il y a deux jours !
Le samedi, il est prévu de boire
l'apéro sur Anuanua. Mais dans l'après-midi, le petit hors-bord de
l'annexe se met à déconner complètement. Il fonctionne bien puis
d'un coup, il s'arrête, et redémarre quand il en a envie : des
fois, tout de suite, des fois, longtemps après...
Dans un fleuve avec du courant, c'est
vraiment pas rassurant.
Alors, Eric décide d'utiliser le
hors-bord 8cv révisé au Brésil juste avant de prendre la mer.
Consternation ! Il refuse
absolument de démarrer !
Après 2 heures d'acharnement, le
moteur est rangé dans son coffre d'origine et on ré-installe le
capricieux petit 2cv Yamaha.
Etrangement, il sera très sage lors du
transfert aller et retour de Sylvie et Claire pour l'apéro.
Revenus sans encombre sur le ponton,
nous allons chez Sylvie.
Là, une table de fêtes a été
dressée et au milieu trône un bouquet de roses de porcelaine et
d'oiseaux du paradis.
Le bouquet, c'est un cadeau pour que
l'on pense à elles pendant au moins une semaine, vu que l'on part le
lendemain pour Saint Laurent du Maroni.
Ce fut une magnifique soirée pleine
d'échanges, de générosité et de franchise ; des soirées
comme on voudrait en passer plus souvent.
Et avant que nous nous quittions,
Sylvie nous donne des bananes et des feuilles de citronnelle, de
corrosol et de basilic.
Merci Sylvie et Claire …
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