vendredi 11 mai 2018

Guyane française - Saint Laurent du Maroni


Nous quittons Kourou, passons devant la tour Dreyfus à la sortie du fleuve Kourou et mettons les voiles direction Saint Laurent du Maroni où nous arrivons, après 24 heures d'une navigation sans histoire.

La tour Dreyfus



Nous sommes installés sur un corps-mort, juste à côté d'un cargo échoué et que la végétation a reconquis. D'ailleurs ici, les épaves rouillées, ça ne manque pas !


De l'autre côté du fleuve, le Suriname


Mouillage devant l'épave de l'Edith Cavell


En attendant, pour aller d'un bateau ancré jusqu'à terre, il faut une annexe et si possible un moteur hors-bord qui fonctionne !
Heureusement qu'on les a fait réviser à Jacaré, il y a tout juste 3 semaines !
Nous sommes donc condamnés à ramer ...
Mais comme il y a pas mal de courant dû aux marées, Eric décide de s'attaquer au petit Yamaha.
Nettoyage carbu, nettoyage bougie, rien n'y fait !
Et en plus, maintenant il ne refroidit plus …
Il faut changer la turbine, mais tout est grippé et au démontage, Eric abîme un joint.


Romain, salarié-gérant de la Marina nous informe qu'un amérindien d'un village voisin répare les hors-bords. Bonne nouvelle …
En attendant de récupérer nos deux moteurs, nous partons à la découverte de la ville et de son marché où les étals colorés exposent des tas de fruits inconnus …

Le quartier "officiel" de Saint-Laurent



des mangoustans

des fruits d'hibiscus

un chadek ( une variété de pamplemousse )

Un chadek pelé
Des haricots-kilomètre !

de la résine qui brûle pour éloigner les moustiques

On constate aussi que la Guyane, administrativement, c'est la France, mais dans la réalité, c'est pas du tout la France !

le marché aux poissons, nouvelles normes françaises sanitaires !

à l'épicerie chinoise ...

Des gens habitent dans des conditions d'insalubrité effarantes ( pas d'eau potable mais c'est pas grave, les nuages approvisionnent tous les jours, pas d'électricité et pas d'égout ! )

si, si, c'est habité, et c'est en France ...


Et on vous parle pas de l'état des plages le long du fleuve …



Nous passons aussi de longs moments, assis à la terrasse de la marina où nous attendons patiemment que les nombreux orages soient passés et que notre annexe se soit remplie d'eau.

en une seule averse ...

Et c'est là aue nous avons rencontré Doumé, un varois de Draguignan qui prépare un concert mêlant musique techno et musique Bushinengé (une des nombreuses ethnies de noirs-marrons qui vivent ici sur les bords du fleuve).
On assiste à la dernière répétition et au spectacle. Sympa et original.


Puis nous essayons de savoir comment faire pour remonter le Maroni pendant un ou deux jours, et à force de questionnements, nous finissons par avoir nos renseignements. Mais malheureusement, le budget est conséquent et nous devons nous résoudre à annuler ce projet.
On fera plutôt une excursion à l'embouchure du Maroni, sur la plage d'Awala, qui est un des rares lieux de ponte de la tortue luth, plus grosse tortue marine du monde pouvant peser plus de 600 kgs.
Samedi, nous nous retrouvons donc sur la plage à 22 h, heure de la marée haute. Armés d'une lampe frontale à lumière rouge ( pour ne pas éblouir les tortues ), nous commençons à arpenter la plage et trouvons grâce à d'autres observateurs, une tortue verte en train de pondre puis de remblayer le trou dans lequel elle a pondu. Mais cela lui prend beaucoup de temps et nous partons à la recherche d'autres tortues, plus loin sur la plage.


Nous finissons par remarquer un remous sur la grève et avons la chance de voir une tortue sortir de l'eau, nous regarder et continuer sa progression vers le haut de la plage pour aller pondre.
Instants magiques, indescriptibles ….
Et pour les photos, vous n'aurez que des photos récupérées sur Internet car il ne faut pas perturber les tortues avec les flashs, sinon elles retournent à la mer sans pondre !
Donc on n'a malheureusement pas pu faire de photos.
Et à 23 h30, les moustiques attaquent !
Produit répulsif ou pas, vêtements longs ou courts, c'est l'horreur ! Nous sommes obligés de retourner à la voiture pour nous mettre à l'abri …
Et rentrer à saint-Laurent-du Maroni, retrouver Anuanua qui nous attend sagement.

Le lendemain, Eric et Brigitte, de Chindoa et Sara et Aurélien, de Maloya nous proposent d'aller passer une nuit en carbet et de découvrir la flore guyanaise et les anciennes techniques de chasse traditionnelle.
Nous acceptons sans hésiter.
Et par une belle journée ensoleillée avec du ciel bleu (ce qui est rare pendant la saison des pluies ! ), nous arrivons au village de Javouhey.


un petit resto laotien local, car il y a beaucoup de laotiens en Guyane

Nous embarquons dans une pirogue pour 20 minutes de remontée de rivière.



Après plusieurs arrêts pédagogiques pour nous faire voir le cacao-rivière puis sa fleur et ramasser son fruit, nous découvrons le carbet.

la fleur

le fruit

les graines qui ont un goût de châtaigne

le carbet




L'après-midi est occupé à installer les hamacs, se baigner dans la rivière et discuter en se prélassant.


A la tombée de la nuit, aucun moustique ! Incroyable alors que nous sommes au milieu de la forêt équatoriale guyanaise …
Et après le barbecue, nous regagnons nos hamacs pour une bonne nuit de sommeil, malgré la visite inattendue d'une charmante mygale ! Une matoutou, de son petit nom ...


même si elle est inoffensive, elle inspire pas vraiment confiance ...

La pluie se met alors à tomber fort, très fort et parfois on dirait même le déluge !
Et les moustiques qui avaient dédaigné le carbet jusqu'à maintenant, se sont donné rendez-vous dans notre petit havre de paix.
Au petit matin, c'est constellés de piqûres que nous nous réveillons après une bien mauvaise nuit !
Delphine qui a été piquée à la paupière ne peut même plus ouvrir l'oeil.

non ! elle ne vous fait pas un clin d'oeil !

Et, c'est borgne qu'elle fera la balade de découverte de la forêt.
La pluie a cessé et nous suivons notre guide pour une première approche de la flore guyanaise et une démonstration des techniques de chasse utilisées.

une liane



un fruit tombé de son arbre



un ficus étrangleur

Avec les racines de certaines plantes parasites qui vivent en haut des arbres, on a même pu se prendre pour Tarzan ou Jane.



Ce fut vraiment un séjour dépaysant et très instructif où l'on a pu se rendre compte de l'immense richesse en plantes médicinales de cette forêt équatoriale qu'il est si important de sauvegarder pour l'avenir de l'humanité.

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